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BZANCONATO à la XII Florence Biennale
FLORENCE (Italie), Fortezza da Basso, 18 - 27 Octobre 2019
28 Septembre, 2019
BZANCONATO participera à la XII édition de la Biennale de Florence et présentera une installation conçue pour la manifestation intitulée « THE SOUND OF THE BUTTERFLY WINGS » (le son des ailes de papillon).
  
Avec cette œuvre , l’artiste profite de l’occasion pour présenter au public italien, par cette œuvre, sa vision de la condition humaine.  

Le projet fait recours à quelques-unes de ses œuvres récentes pour proposer un récit assez articulé :
une sorte d’expo dans l’expo avec un précis parcours d’exposition
qui démarre de la grande œuvre placée dans la partie inférieure de l’installation et qui,
comme souligné par le vol de la masse de papillons, arrive jusqu’à l’œuvre-sculpture qui sort du plan des autres.
Le tout donne un ensemble à grand impact poétique et visuel.  
“HIER IST KEIN WARUM” , la première œuvre de ce parcours idéal, prend inspiration d’un fait d’info concernant
le camp de concentration d’Auschwitz: dans les premiers mois de 2016, une bague et un collier ont été retrouvés
dans un double-fond d’une tasse émaillée qui appartenait à une des victimes du lager.
«Il m’est semblé que l’amour parlait encore à travers cette bague, même d’un lieu où dignité et amour étaient devenus pour des millions de personnes des concepts sans sens. » dit l’Artiste. 

L’œuvre, en plus, symbolise la condition de l’homme contemporain, jeté sans raison (en pur sens heideggérien) dans la société
qui apparait pour beaucoup de gens comme un camp de concentration,  dans lequel tout est déjà décidé et codifié
par une énorme quantité de règles qui limitent de plus en plus l’espace d’action personnelle (même le titre,
qui renvoie à une citation de « Si ceci est un homme » par P. Levi, signifie ici il n’y a pas de pourquoi).

Mais c’est un petit détail de l’œuvre, une bague placée sur un cœur de tissu rouge, qui bouleverse la perspective existentialiste
et révèle celle de l’Artiste: l’amour, le sentiment, la perspective humaine sont les choses qui donnent un sens à l’existence,
qui donnent cette énergie pour devenir capable de faire face aux défis les plus durs (et qu’est-ce qu’il y a de plus dur que le lager d’Auschwitz?). Et tout cela à travers l’exemple de l’héroïne anonyme d’Auschwitz, qui a su garder, méprisante du danger, le simulacre de sa propre humanité sous la forme de bijoux qui la reliaient à son aimé.  
Bien sûr, ceci n’a pas sauvée sa vie mais certainement a empêché son anéantissement comme être humain, c’est-à-dire a empêché que ses sentiments et, en conséquence, son essence humaine, soient annulés.
“EQUILIBRIO” (équilibre), la deuxième oeuvre insérée par l’artiste dans l’installation est encore plus explicite en ce sens: 
la condition humaine, comme dit BZanconato, est « un subtil équilibre entre merveille et abîme: nous pouvons ressentir de grandes joies mais un instant après, sans préavis,  tomber dans l’obscurité la plus profonde. De la même façon, exactement quand nous sommes au bord d’un précipice, quelque chose ou quelqu’un peut nous tendre une main et nous changer la perspective. » 

Et c’est de la conscience de ce fait établi que naît la magie ou, pour dire autrement, l’occasion donnée par notre existence, toujours en équilibre entre terreur et merveille (et la citation de C. Castaneda, figurant à la base de l’œuvre, nous offre une lumière interprétative claire : « the terror of being a man with the wonder of being a man »). 

Si, d’un côté l’existence vraie doit tenir compte de la mort, de l’abîme, du rien,  
de l’autre elle représente notre opportunité, unique et irremplaçable, pour donner un nôtre, personnel, vrai sens de la vie
et pour laisser une trace de notre passage.  
Cet équilibre toutefois est extrêmement précaire, comme montre l’œuvre suivante « G.R. ». 
« G.R. » est la représentation du conflit irrésolu entre l’individu et la cage des règles sociales
qui, après, devient conflit, jamais déclaré entre paradigmes (par exemple, celui de Vérité et Justice, d’un côté,
et celui de la Raison et Intérêt de l’Etat, de l’autre) et de l’hypocrisie qui tourne autour de ces sujets.
 
Sur un autre niveau, c’est une réflexion sur la superficialité émotive collective face aux faits de violence et sur ses raisons. 
Le cas de Giulio Regeni (dont les initiales donnent le titre à l’œuvre ) en est un exemple emblématique:
comme sur la surface de l’œuvre, dans le temps tout s’est oxydé
et la rouille est en train de faire disparaitre les traces de la vérité,
même celle imprimée sur la multitude de banderoles jaunes apposées dans beaucoup de villes en Italie et en Europe.
Mais, malgré tout, malgré les nombreux abîmes dont est constellé chaque existence,
malgré « la terreur d’être un homme », reste « la merveille d’être un homme »

« DER SUCHENDE », l’œuvre finale, en allemand littéralement « Celui qui cherche », pour l’Artiste est la représentation du vrai esprit humain: d’un côté la conscience de la fragilité et précarité de l’existence. 
De l’autre, l’observation que l’existence est notre occasion: de développement, de réalisation, même pour laisser une trace. 

Ce double rail de l’existence humaine est la clé de lecture de l’œuvre
(qui, pour prendre la terminologie de l’Artiste, est une devanture, c’est-à-dire présente,
même du point de vue de l’observation deux points de vue opposés) :  
d’un côté ( en particulier celui sur lequel l’artiste a employé sa technique originelle de collage métallique),
l’homme qui, comme un guerrier, sait qu’il doit procéder avec prudence et, en même temps, décision dans la jungle dangereuse de l’existence, conscient du fait que chaque moment et chaque recoin peut cacher sa fin.  
De l’autre, cette conscience rend l’existence magique, unique et irremplaçable:
un chemin riche de recherches et de découvertes, d’ouvertures et enrichissements, à la recherche de sa vraie dimension. 
 
en expo à la
 XII Florence Biennale 
18 – 27 Octobre 
Fortezza da Basso, Florence (Italie) 


Comme toujours, un grand merci à Thierry Mabille pour la révision de la traduction française.